Architecture hospitalière: “Tenir compte de la notion de bien-être au travail”

December 1, 2021 time to read 3 min read
Architecture

Les 3es Journées de l’Architecture en Santé (JAS) se sont clôturées ce 20 octobre à Menton. L’occasion de se pencher sur l’architecture hospitalière avec Gérard Huet, architecte et président de l’Union des Architectes Francophones pour la Santé.

Lors de cette nouvelle édition des JAS, qui s’est déroulée du 18 au 20 octobre à Menton (France), de nombreux pays, parmi lesquels la Belgique, la Suisse, l’Italie, le Danemark, les Pays-Bas et le Liban, ont partagé leurs expériences et leur expertise.

Pour Gérard Huet, architecte et président de l’Union des Architectes Francophones pour la Santé, cela a permis de faire le point sur les défis du secteur:  “Le Covid-19 a bousculé nos habitudes comme nos certitudes et a ainsi révélé notre vulnérabilité. Nos structures de soins ont souffert, mais elles ont montré corollairement toute leur ingéniosité à s’adapter; structures de soins incluant, bien sûr, l’ensemble de la communauté médicale comme le bâtimentaire. Et si les enveloppes bâties ont encaissé ce rude choc, c’est grâce à la réactivité des organisations humaines. Au sein de l’hôpital, les gens ont travaillé encore plus ensemble. “

La révolution des données

Il rappelle que  “le soin n’est ni une marchandise, ni un acte s’apparentant à un process industriel. Il est tout à la fois un cluster technicho-scientifique et une intense relation humaine. L’acte originel de l’architecture ne réside-t-il pas dans une interrogation critique du monde tel qu’il est? La problématique de la santé est en perpétuelle évolution grâce au progrès scientifique et au progrès de la connaissance qui génère des progrès technologiques“.

Pour Gérard Huet,  “la santé est face à une révolution avec la récolte et la mémorisation des données. La typologie de l’hôpital va dépendre beaucoup de cela. L’hôpital sera plus souple: on le voit avec les maladies chroniques qui ne se traitent plus de manière permanente en chambre hospitalière. Cela a une influence sur la structure même de l’hôpital. Cela a un impact sur la modularité. Les architectes vont devoir en tenir compte “.

Les murs ne sont pas extensibles

Les défis architecturaux seront liés aux équipes sur le terrain: “Les murs d’un hôpital ne sont pas extensibles à l’infini. On ne pourra pas augmenter perpétuellement le nombre de lits, surtout qu’il y a un manque de personnel. Cela a aussi un impact sur l’architecture future. Aujourd’hui, on est en souffrance de personnel, ce sont des choix de politique de santé publique. Des réponses devront être trouvées à ce niveau-là.

Évidemment, les défis énergétiques auront un impact sur les bâtiments:  ” L’architecture de santé doit plus que jamais tenir compte des aspects environnementaux. Les appareils médicaux demandent des soins très particuliers en termes de construction: température ambiante, hygrométrie… Cela fait que l’hôpital est un bâtiment énergivore par nature. Nous devons donc toujours chercher à ce qu’il consomme moins. Nous cherchons des bâtiments plus économes.”  

Il met aussi en garde les architectes des futurs bâtiments:   “Nous devons encore plus tenir compte de la notion de bien-être au travail de la communauté humaine qui tous les jours œuvre dans ces bâtiments. S’ils peuvent mieux y travailler, ils traiteront encore mieux leurs patients. Il y a encore des efforts à faire à ce niveau. “

Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD.
Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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