Réseaux hospitaliers: des synergies à développer
Depuis l’accord de gouvernement du 11 octobre 2014, les réseaux hospitaliers ont accompli du chemin. L’objectif était clairement d’amener davantage de qualité et d’efficience dans les soins.
Comme l’a souligné la récente enquête ING/Antares sur les réseaux hospitaliers sortie en 2022, ce projet s’inscrit dans une logique de rationalisation du système de santé, qui recherche la concentration des activités pour limiter les coûts, mais aussi pour uniformiser les pratiques et la qualité des soins. «Parmi les résultats escomptés, on note également l’amélioration des résultats cliniques et la diminution de la variabilité clinique, grâce à la concentration de l’activité et des services cliniques», souligne cette étude. «La mise en commun permet également d’obtenir des synergies pour le développement de services partagés et favorise le développement d’un portfolio complet et d’une amélioration de la qualité, ainsi que le renforcement des capacités managériales.»
La Wallonie
Aujourd’hui, le paysage hospitalier wallon est découpé en 8 réseaux. Toutes les communes wallonnes sont couvertes par au moins un réseau, qu’il soit wallon, bruxellois ou flamand. Concrètement, la Wallonie compte les 8 réseaux suivants: Phare (les CHWAPI, CHR Haute-Senne, Centre Hospitalier de Mouscron et Epicura), le réseau Elipse (l’hôpital de la Citadelle, le CHU de Liège, le Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye, la Clinique André Renard, le CHR de Huy, le CHR de Verviers, le Centre Hospitalier Reine Astrid de Malmedy et ISoSL), Move (le CHC, la Klinik St Josef de St Vith et le St Nikolaus-Hospital d’Eupen), HUmani Santé Charleroi Thiérache (le CHU Vésale, le Centre de Santé des Fagnes et le CHU de Charleroi), le Réseau Hospitalier de Charleroi Métropole (le GHDC et la Clinique Notre-Dame de Grâce), le Réseau Hospitalier Namurois (le CHR de Namur, le CHR Val de Sambre, la Clinique Saint-Luc de Bouge, et les hôpitaux du CHU UCL Namur-Dinant, Sainte-Elisabeth, Mont-Godinne), le réseau Vivalia (qui regroupe les hôpitaux de la Province du Luxembourg). À noter que 2 hôpitaux wallons font partie des réseaux bruxellois (la Clinique Saint-Pierre d’Ottignies et le site du Chirec à Braine-l’Alleud).
Par ailleurs, le réseau qui allie le CHU Tivoli, les Centres Hospitaliers Jolimont, le CHU Ambroise Paré et le CHR Mons-Hainaut est au cœur d’une crise actuellement. Pour rappel, en 2021, le Pôle hospitalier Jolimont, le CHU Tivoli, à La Louvière, et le CHU Ambroise Paré, à Mons, avaient officiellement constitué le réseau hospitalier «Helora». Il devenait à l’époque le premier réseau intégré de Wallonie. Depuis toutefois, le dossier a connu un arrêt et en cette rentrée, la situation est inchangée. Pour la direction du CHU Tivoli, l’intégration prévue au 1er janvier 2023 arrive trop vite, trop tôt. Plusieurs points provoquent des difficultés entre les partenaires: le mode de gouvernance, le projet «infrastructures» et la capacité budgétaire du réseau. En février 2022 déjà, le CHU Tivoli attirait l’attention sur le fait qu’une pleine gestion intégrée est impossible d’ici au 1er janvier 2023. En attendant, le CHU Ambroise Paré et le Groupe Jolimont vont continuer d’avancer ensemble dans le projet de réseau Helora et dans le déploiement de celui-ci. La porte du réseau reste évidemment ouverte aux Louviérois du CHU Tivoli qui n’ont pas, non plus de leur côté, complètement fermé les négociations.
Bruxelles
À Bruxelles, les différents réseaux sont aussi constitués: le réseau CHORUS avec 5 hôpitaux publics (le CHU Brugmann, l’Institut Jules Bordet, le CHU Saint-Pierre, l’Hôpital des Enfants Reine Fabiola et les Hôpitaux Iris-Sud) et 2 hôpitaux privés (Érasme et le Chirec). Les deux autres réseaux sont H.uni pour les hôpitaux chrétiens (Clinique Saint-Jean, Cliniques Universitaires Saint-Luc, Cliniques de l’Europe et Clinique Saint-Pierre d’Ottignies) et Curoz pour les hôpitaux flamands (l’UZ Brussel, qui s’associe ici à des hôpitaux du Brabant flamand).
Dans son étude, ING/Antares arrive à la conclusion que les atouts dépassent largement les économies d’échelle. «Ils permettent d’améliorer l’efficacité et la qualité, l’attractivité (pour les professionnels et les patients), la capacité de recherche et d’enseignement, le portfolio de services, la réponse aux enjeux de cybersécurité, etc. Au-delà d’un partage de ressources ou de moyens, ils peuvent aller jusqu’au partage d’une vision stratégique commune.» Selon cette étude, «les services partagés sont la clé pour donner de la substance aux réseaux hospitaliers, mais ils sont un mode d’organisation complexe».
Un réseau à finaliser encore en Flandre
En Flandre, il y a encore un réseau encore en discussion (Mare). Les hôpitaux AZ West, AZ Damiaan Oostende et AZ Zeno ont en effet l’intention de créer le réseau hospitalier Mare.
Aujourd’hui, on compte 13 réseaux en Flandre:
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.