Dossier pénurie de soignants: La crise exige des mesures urgentes

January 13, 2022 time to read 3 min read

Les organisations faîtières du secteur de la santé, les hôpitaux individuels, les organisations professionnelles et le personnel de direction sont tous confrontés à une pénurie de personnel parfois pénible. Il ne semble pas y avoir de solution à court terme.

Au nom de toutes les organisations faîtières des soins (Zorgnet-Icuro [Margot Cloet], GIBBIS [Dieter Goemaere], Santhea [Yves Smeets] et Unessa [Christophe Happe]), un appel au secours a été lancé à la mi-novembre : notre système de soins risque d’être de plus en plus perturbé, notamment en raison de la forte diminution du personnel. Les hôpitaux belges demandent des mesures décisives.
Les raisons de ces réductions de personnel sont diverses: étant donné la forte circulation du virus, beaucoup de membres du personnel sont en quarantaine. À cela s’ajoutent de nombreuses infections courantes et des congés de maladie de longue durée pour cause de fatigue accumulée depuis mars 2020. De plus en plus de lits d’hôpitaux sont fermés. L’hôpital du Limbourg oriental, par exemple, ferme cinq salles d’opération en raison de la pénurie. Il lance également un appel au renfort:   “Chaque infirmière ou infirmier peut être appelé(e) à faire partie de l’équipe d’urgence et reçoit une formation en soins intensifs. Une réserve sera également mise en place pour les services non critiques afin de remplacer temporairement les infirmières et infirmiers qui font partie de l’équipe d’urgence.”  

L’organisation professionnelle NVKVV (Nationaal Verbond van Katholieke Vlaamse Verpleegkundigen) fait tout son possible pour empêcher cette perte imminente de personnel infirmier:  ” La pandémie laisse de lourdes traces dans l’ensemble du secteur des soins de santé ” , déclarait déjà fin octobre Ellen De Wandeler, coordinatrice générale du NVKVV. Le NVKVV ne tarde pas à réagir: il organise à cette occasion une nuit des soins de santé avec un concert exclusif. Dirk De Meyer, responsable des soins à l’AZ Nikolaas, y voit un cadeau idéal pour le personnel à l’occasion des fêtes et un renforcement de l’esprit d’équipe qui peut fonctionner.   “Il y a un appel massif aux chefs de service et aux médecins-chefs pour qu’ils achètent des billets pour toute l’équipe soignante.”   Cette soirée est prévue le 5 janvier 2022 pour bien commencer la nouvelle année… mais le virus vient y mettre son grain de sel: la soirée doit être annulée.
Dans tous les hôpitaux du pays, le manque de personnel est pénible, comme le constate également le Dr Philippe Leroy, directeur général de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles.  ” S’il entre en contact avec le variant delta, le personnel vacciné se retrouve lui aussi contaminé. En ce moment (mi-novembre, NDLR), nous avons 20-25 % de personnel en moins “, dit-il, ajoutant qu’il n’y a pas de solution à court terme pour le recrutemen:   “Les entreprises d’intérim connaissent également une pénurie de personnel. Nous ne pouvons plus fermer certains services pour transférer du personnel, comme nous l’avons fait lors de la première vague. Nous ne pouvons pas arrêter certaines formes de soins. Ce n’est plus une option raisonnable quand on sait que le COVID va continuer à exister. ” 
Recruter à l’étranger? Ce n’est pas vraiment une solution: d’autres hôpitaux ailleurs dans le monde ont également besoin de personnel. D’un point de vue éthique, cela soulève des questions, souligne le Dr Leroy. D’un point de vue logistique, une telle approche, qui consisterait à faire venir du personnel pour deux ou trois semaines, n’est pas non plus très efficace. Le temps que ces personnes soient pleinement opérationnelles, la vague sera passée.

Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD.
Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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