La société a redécouvert l’importance de l’hôpital

February 19, 2021 time to read 3 min read

Francis de Drée a dirigé pendant 5 ans le CHU Brugmann; il est actuellement le nouveau CEO de l’Institut Bordet (160 lits et plus de 29.000 patients), qui va bientôt déménager vers son nouveau site à quelques mètres de l’hôpital Érasme sur le campus de l’ULB. Il est également le président de Hospitals.be, l’Association Belge des Hôpitaux .

 “Ce déménagement est un défi. C’est magnifique. Les premiers patients seront accueillis à la fin du mois de novembre. On passe de 35.000 à 80.000m2. Les trajets au sein de l’hôpital pour les patients seront de plus en plus courts et mieux organisés. Le personnel va pouvoir travailler dans de meilleures conditions, avec notamment des puits de lumière.” 

À quelques mois d’intégrer un nouveau site, il est pleinement plongé dans les défis du monde hospitalier au quotidien:  “Nous devons continuer à penser à l’hôpital sans Covid, avec des défis comme la digitalisation et l’évolution de la téléconsultation, que l’on va naturellement intégrer vu l’accélération de cet aspect depuis le début de la pandémie. Cette évolution aurait pris 5 ou 10 ans sans la crise. Il faut pérenniser le modèle tout en maintenant la qualité et l’importance de la consultation physique.

Le financement
Cela ne doit toutefois pas faire oublier les priorités du secteur, comme la révision du financement.  “Il doit être adapté aux missions. Pendant la crise, l’importance des hôpitaux a grandi pour la société, alors que l’activité diminuait, et donc son financement ‘classique’… Cela montre le côté paradoxal du système. Le financement devrait mieux être adapté à des projets qu’à des actes. Ce n’est pas quelque chose qui peut se réformer en deux semaines. Énormément de prestataires sont financés à l’acte, et de nombreux médecins sont preneurs d’une réforme et d’une évolution… 

La recherche et l’innovation
Le monde d’aujourd’hui va aussi rapprocher l’hôpital de la recherche et de l’innovation.  Pour certains traitements thérapeutiques et vaccins, on a réussi à compresser les délais. Il faut un lien très fort entre la recherche, l’hôpital et l’université.” Pour lui, il est essentiel que l’hôpital soit plus proche, avec les équipes hospitalières, des incubateurs de santé: “Il faut penser à mieux lier la technologie et l’hôpital.

La crise du Covid
L’hôpital ne sera toutefois plus jamais le même après cette crise. “La reconnaissance du rôle sociétal est là: les hôpitaux sont un bouclier sanitaire, l’ultime rempart. La société a redécouvert l’importance de l’hôpital et son rôle médico-social. Au-delà de soigner, c’est un lieu de vie. Cela a permis de raffermir les liens et de retrouver des discussions et des dialogues avec les autorités politiques des différents niveaux, les maisons de repos, les médecins généralistes…” Pour Francis de Drée, à ce niveau, “on a retissé des liens entre tous ces acteurs des soins de santé. Dans une période de crise comme celle-ci, les frontières disparaissent et il y a une solidarité. On retrouve de la reconnaissance envers le personnel et on pense davantage à ses conditions de vie…

Pourtant, au quotidien, depuis 1 an, les journées ont été longues pour tous les acteurs de l’hôpital. “Il a fallu écrire des normes en urgences: accueillir le patient, assainir les lieux, gérer les flux d’arrivée de patients, permettre les visites ou pas, avoir un accompagnant… On a aussi mis en place des outils pour faire circuler au mieux la communication vers le personnel, que cela soit pour la vaccination ou d’autres aspects afin d’éviter notamment les fake news…

Un employeur majeur
En plus de son poste de CEO, Francis de Drée est également le président de Hospitals.be, l’Association Belge des Hôpitaux. À ce titre, il bénéficie d’une vision transversale du secteur: “Notre grande priorité est de mettre en avant le rôle sociétal de l’hôpital. On l’oublie, mais 150.000 personnes sont employées par les hôpitaux. Il s’agit d’un secteur avec beaucoup de sens qui n’est pas délocalisable. On a tendance à oublier sa force économique. Les hôpitaux répondent à un vrai besoin. Parfois, on entend qu’on aime les prestataires… Mais pas l’hôpital lui-même. Ce raisonnement doit changer. Enfin, notre volonté n’est pas de faire du profit, c’est important de le rappeler. 

Ceci est une communication des laboratoires MSD.
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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