Le Robot a réduit les erreurs de délivrance
La technologie a investi les pharmacies hospitalières pour améliorer la distribution des médicaments au lit du patient. Du CHU de Liège au CHU de Charleroi en passant par les Cliniques Universitaires Saint Luc et les Hôpitaux Iris Sud, quatre pharmaciens hospitaliers partagent leurs expériences.
Derrière les femmes et les hommes en blouses blanches, les pharmacies hospitalières peuvent compter sur des robots et des programmes informatiques. Pour rappel, la prescription électronique a permis une diminution de 50 à 55% des erreurs de prescription et de retranscription, la dispensation manuelle des médicaments pouvait provoquer jusqu’à 11% d’erreurs et l’administration du médicament 38 % d’erreurs, selon l’article de Bates paru dans le JAMA.
Au CHU de Liège, le déploiement de la distribution robotisée a suivi celui de la prescription informatisée. Le robot présent à la pharmacie délivre environ 56 000 unités médicamenteuses par semaine. « C’est une trieuse professionnelle avec un taux d’erreur quasi nul. Tous les médicaments ne sont pas intégrés au stock du robot. Celui-ci est limité par des contraintes de volume, poids ou de température de conservation. Les médicaments hors robot sont distribués manuellement. » explique Didier Maesen pharmacien du CHU de Liège
Par ailleurs, le CHU déploie des activités de préparation dans de nouvelles salles blanches. « Celles-ci sont de hautes technologies et respectent les normes les plus strictes, garantissant la qualité et la sécurité des préparations qui y sont réalisées. »
Décentralisation vers les services spécialisés
Aux Cliniques universitaires Saint-Luc, la robotisation est une des priorités, le robot-boîtes permet une délivrance jusqu’à 2 400 boîtes / h ainsi qu’une traçabilité totale. « Les nouvelles technologies ont aussi permis d’améliorer la distribution individualisée nominative, la sécurisation de l’administration à l’aide du scannage au lit du patient (bedside scanning)….Le bénéfice du scannage au lit du patient a permis une forte réduction des cas de « mauvais médicament, mauvais dosage, mauvais patient, ou mauvais horaire ». « Nous avons aussi eu une volonté de décentraliser les automates dans les unités de soins pour intégrer les dernières modifications de traitement » explique Dominique Wouters, directrice du département Pharmacie.
Pour Stéphanie Pierard, pharmacienne hospitalière de CHU de Charleroi, l’impact positif n’est plus à démontrer : « Les automatisations et la robotisation des armoires permettent de diminuer les erreurs. Ces projets sont rentables dans le temps: on a une traçabilité de toutes les étapes du circuit du médicaments. Cela permet en outre de dégager le personnel sur des activités plus cliniques. Evidemment, dans nos équipes, cela amène à plus de compétences techniques pour assurer le suivi des machines et la qualité/rigueur de notre service. »
Tout n’est pas encore parfait
Cette course technologique est évidemment encore perfectible comme l’explique pour les Hôpitaux Iris Sud.
Olivier Jullion, pharmacien titulaire : « Je veux toujours fournir le bon médicament au bon patient au bon moment. On est de plus en plus bombardé de système informatique nous faisant croire que l’on va gagner du temps. Ce qui n’est pas toujours la réalité de terrain à court terme. ». Il prend un exemple concret : « CIVARS, le programme destiné au programme de remboursement des médicaments ne nous fait vraiment pas gagner du temps pour l’instant. Pour le pharmacien hospitalier, obtenir avec ce programme, une réponse rapide est très compliquée et énergivore. »
Il attire aussi l’attention sur « le temps humain » que le personnel doit continuer à consacrer aux patients : « La lecture du code barre permet de réduire les erreurs, c’est certain. Mais… on consacre du temps à l’encodage, parfois beaucoup de temps. Un temps que l’on a en moins pour le patient. Les futures applications technologiques devront inévitablement tenir compte de cet aspect pour être vraiment performantes. »
Dossier Pharmacie Hospitalière:
Ceci est une communication des laboratoires MSD.
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.