COVID-19: qui est à risque?

April 2, 2020 time to read 3 min read

Les informations concernant le COVID-19 submergent les réseaux sociaux et les journaux spécialisés. A ce titre, il est utile de faire le point sur ce que l’on sait actuellement Afin d’estimer correctement le risque lié à l’infection due à ce virus.

L’étude la plus récente à ce sujet vient de Chine, ce qui semble logique puisque c’est de ce pays qu’est venue la pandémie et que ce sont les scientifiques chinois qui ont le plus d’expérience par rapport au COVID-19.

Dans cette étude de cohorte rétrospective et multicentrique parue dans le Lancet, les auteurs ont inclus tous les patients adultes hospitalisés (≥18 ans) dans deux hôpitaux de la région de Wuhan, chez qui le COVID-19 a été confirmé en laboratoire.

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Attention fragiles!

En tout, 191 patients (135 de l’hôpital de Jinyintan et 56 de l’hôpital de Wuhan) ont été inclus dans cette étude. Sur l’ensemble, 137 ont été guéris et 54 sont morts à l’hôpital. Parmi ces personnes, 91 patients (48%) présentaient une ou plusieurs comorbidités: 58 avaient de l’hypertension, 36 étaient diabétiques et 15 souffraient de maladies coronariennes.

L’analyse par régression multivariée a montré que la probabilité de décès à l’hôpital augmentait de 10% par année à un âge plus avancé. Un taux de D-dimères supérieur à 1µg/mL a été associé à un risque de décès 18 fois plus important. Par ailleurs, lorsque les défaillances systémiques (SOFA) étaient importantes, le risque est multiplié par 5.

Les auteurs estiment que les facteurs de risque potentiels tels que un âge avancé, un score SOFA élevé et un dosage des D-dimères supérieur à 1 μg/mL, pourraient aider les cliniciens à identifier les patients dont le pronostic est mauvais à un stade précoce. Au vu de l’excrétion virale prolongée, une stratégie d’isolement des patients infectés ainsi que des interventions antivirales optimales sont justifiées à l’avenir.

Pas que les personnes âgées…

Bien entendu, les patients présentant un déficit immunitaire acquis ou induit doivent être particulièrement protégés. Récemment, des rapports de cas ont montré que le traitement par des anti-inflammatoires non-stéroïdiens pouvait engendrer une aggravation de la symptomatologie. C’est pourquoi la prise de ces médicaments doit être évitée dans la mesure du possible pour les patients symptomatiques ainsi que pour les patients sous AINS pour une autre raison sur avis médical. Pour les patients souffrant de maladies auto-immunes traitées par immunomodulateurs, il est essentiel qu’ils contactent leur médecin traitant afin de savoir sous quelle modalité il est possible de suspendre leur traitement. Pour les femmes enceintes, il n’existe à l’heure actuelle aucune recommandation particulière. Aucune donnée n’indique pour le moment un passage par la barrière placentaire ou dans le lait maternel. Actuellement, peu de données sont disponibles et les connaissances progressent rapidement…

Pierre Vervaecke

  1. Fei Zhou, Ting Yu, Ronghui Du et al. Clinical course and risk factors for mortality of adult inpatients with COVID-19 in Wuhan, China: a etrospective cohort study The Lancet

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