Un conseil des patients à l’hôpital

23 mars 2021 time to read 3 min read
Group of people in a meeting sitting around a table talking.

Mi-février, l’hôpital de Geel a annoncé sa décision de faire un nouveau pas dans la participation des usagers en créant un   « conseil des patients ». Quels sont les avantages et les pièges d’une telle approche? Jan Flament, CEO de l’établissement, nous expose le concept.

L’assemblée générale (AG) voit l’hôpital comme le lieu d’une réelle participation des patients et doit générer un flux de recommandations pratiques pour parvenir à une politique qui serait davantage à leur mesure, en se basant pour cela sur leurs expériences concrètes. Un premier point d’attention est que ces recommandations ne peuvent pas déboucher sur des mesures purement   « cosmétiques »: 12 à 24 mois après leur mise en place, l’hôpital (représenté par ses CEO et médecin-chef) présentera un feedback des réalisations à l’AG, qui reste finalement son plus haut organe statutaire.

« Notre AG comptait déjà un certain nombre de personnes intéressées par la politique de soins régionale en tant que membres du conseil communal, du conseil du CPAS, etc.« , explique Jan Flament.  « Elles forment le groupe le plus important, avec environ 80% des membres. S’y ajoutent les partenaires des soins, du secteur de la santé mentale aux MRS en passant par les zones de première ligne, les soins de base, la médecine générale, etc. Nous veillons toutefois à toujours prendre pour point de départ l’expertise du patient lui-même. Nous espérons ainsi poser des fondements plus durables.« 

Quid des mutuelles, qui se présentent volontiers comme représentantes des patients?  « Elles n’ont aucun rôle à jouer dans ce contexte – et ce n’est absolument pas un reproche, puisque nous parlons ici d’une politique hospitalière pratique, concrète, et non de la politique hospitalière en général. Nous pouvons toutefois les inviter pour les discussions qui touchent aux prix, au financement et à la facturation, sans compter que certains membres de notre AG sont également actifs au sein d’une mutuelle. Enfin, suivant le thème, nous impliquons évidemment aussi des associations de patients.« 

« Avant toute chose, nous voulons définir précisément la notion de   « participation des patients » , en cherchant un équilibre avec l’expertise des soignants. Pour le reste, nous avons déjà 15 à 20 sujets en attente, pour lesquels nous prévoyons à chaque fois trois à six mois de préparation. «L’hôpital ami des aînés» en est un, avec des questions comme «existe-t-il une politique de stationnement différenciée pour les séniors?», «n’y a-t-il pas trop de marches ou de différences de niveau sur leur parcours?», etc.« 

Le CEO aimerait évidemment aussi savoir pourquoi 20% des patients de Geel boudent l’hôpital local.  « Qu’est-ce qui, dans notre approche, les décide à faire un trajet plus long pour aller se faire soigner ailleurs? La question n’est pas simple, car il est évidemment difficile, pour nous, de toucher les personnes qui ne viennent pas dans notre établissement.« 

Les patients ne devraient-ils pas aussi avoir d’emblée leur mot à dire au niveau des réseaux?   « Oui, en principe, mais cela me semble difficile à organiser dans la pratique. Une seule personne peut-elle représenter l’ensemble des patients, par exemple? Le fait que les réseaux puissent fortement influencer la mobilité des malades est clairement un argument pour que leur défense soit organisée à ce niveau, mais il n’existe pas encore de cadre légal pour ce faire. Idem pour l’obligation, pour les hôpitaux, de développer un planning stratégique des soins: il manque un cadre légal pour le financement au niveau des réseaux. Si nous voulons, demain, organiser des glissements de personnel au sein des réseaux, nous allons être pénalisés.« 

Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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