Plus de 5 vols par jour déclarés dans les hôpitaux

14 juin 2021 time to read 4 min read
Burglar breaking into a house

Il n’y a pas que des données que l’on tente de voler dans les hôpitaux. Le matériel médical, les médicaments et les effets personnels sont aussi dans la ligne de mire de criminels organisés. En 2019, il y a eu 1.911 vols, contre 2.232 en 2018.

Tous les jours, des vols sont constatés dans les hôpitaux. Du vol de médicaments à celui dans la chambre du patient, des bijoux aux tablettes en passant par du matériel médical, les directions hospitalières font appel à la police pour constater les faits quotidiennement. En 2017, 2.288 vols étaient commis. Ces deux dernières années, les chiffres baissent un peu: «Nous avons constaté 2.232 vols en 2018 et 1.911 vols en 2019 sur l’ensemble du territoire dans les hôpitaux et les polycliniques» souligne-t-on à la police fédérale.

Vols de crise

En 2020, les chiffres baisseront encore. «Évidemment, la pandémie a réduit le nombre de personnes fréquentant les hôpitaux, et les accès étaient encore plus restreints. Il y aura donc moins de vols a priori cette année, en dehors des vols de masques, de gels…», explique Frédéric Dubois, directeur de la communication du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Charleroi. À Charleroi, ils sont passés de 167 vols, agressions et faits de menaces en 2019 à 87 à la fin du mois de novembre 2020.

Pourtant, dès le début de la crise du Covid-19, les hôpitaux ont été la cible des voleurs: à Anvers, Gand, Leuven, Charleroi, Ottignies, les hôpitaux avaient décidé de protéger leurs solutions hydroalcooliques avec des colsons notamment. Un important vol de masques de protection avait eu lieu à l’Huderf, l’hôpital des enfants à Jette. De leur côté, les Cliniques de l’Europe (Cliniques Sainte-Elisabeth et l’Hôpital Saint-Michel ) avaient déposé une plainte pénale au Parquet de Bruxelles pour vol de masques. Au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) Tivoli à La Louvière aussi, des masques avaient même été volés sur les chariots des infirmières, tout comme à Eupen.

Le gardiennage sur le terrain

Sur le terrain, même en dehors de la période Covid, Patrice Helloy, directeur adjoint du secteur extrahospitalier chez Vivalia et Directeur du service interne de gardiennage, mène la lutte contre les voleurs: «Nous faisons le maximum pour réduire les vols. Un jour un savon, le lendemain du papier toilette, un essuie, des bagues qui ont une grande valeur sentimentale… Nous insistons toujours auprès de nos patients pour qu’ils n’aient pas de biens de valeur lorsqu’ils viennent à l’hôpital»

Il refuse évidemment la fatalité: «Nous avons un service interne de gardiennage agréé par le SPF Intérieur avec des gardiens qui sont présents sur tous les sites. Ils sécurisent pour les vols mais aussi le personnel.» La réduction de l’accès libre à l’hôpital joue aussi un rôle de prévention selon lui: «Le contrôle des badges a été renforcé, tout comme le réseau de caméras. Malheureusement, une caméra, on ne l’utilise qu’après les vols… même si pour certains, elles ont un effet dissuasif.»

L’affaire de tous

Concrètement, quand il y a un vol, il y a un dépôt de plainte et la police fait son enquête. Il insiste sur le fait que la sécurité est l’affaire de tous. «Tout le personnel doit rester concerné. Les infirmières sont attentives lorsqu’elles passent dans les couloirs, la pharmacie hospitalière est très vigilante à la protection des médicaments…»

Une sécurité post-attentat

À Charleroi, Frederic Dubois, directeur de la communication, explique la diminution des vols aussi par les mesures prises «pour renforcer la sécurité après les attentats de Bruxelles: les caméras de surveillance permettent de retrouver plus souvent les personnes après un vol avec l’aide de la police… jusque dans les parkings. Évidemment, tous les accès sont badgés. Nous sommes aussi très attentifs aux agressions et au vandalisme».

Déclaration d’incident

Ariane Wuille, directrice de la coordination des 4 sites des Hôpitaux Iris Sud à Bruxelles, insiste sur la prévention: «Dès 2017, nous avons mis en place une déclaration d’incident. Nous avons mené des actions en fonction des endroits que ces déclarations pointaientplus de caméras, plus de contrôle d’accès, des coffres dans les chambres des patients, plus d’informations auprès des patients… Nous avons divisé l’hôpital en différentes zones à risque variable, avec des zones plus sensibles comme la pharmacie, les salles d’opération…»

Sur le terrain, la police a aussi apporté son soutien: «Ils ont des services qui peuvent nous aider avec un monitoring et du contrôle. Ils ont fait des analyses de bâtiments à l’intérieur et à l’extérieur. Cela nous a permis de renforcer, avec nos services techniques, notre sécurité » 

Les Hôpitaux Iris Sud peuvent aussi compter sur un service de gardiennage «dans les périodes de la journée où il y a moins de personnel. Ils rassurent notre personnel. Ils implémentent une dynamique avec un autre regard sur notre travail.»

Le personnel n’est pas insensible à tous ces efforts: «On l’a fortement impliqué dans le processus. Par ailleurs, nous avons des réponses différentes suivant l’infrastructure des sites.»

C’est complexe: le vol peut être effectué par de multiples personnes: sous-traitants, membres du personnel, visiteurs… «Nous avons beaucoup moins de vols de matériel ces derniers temps: le dernier grand vol concernait un endoscope, il y a plusieurs années», conclut-elle.

Ceci est une communication des laboratoires MSD. Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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