Réforme, financement, suppléments, dossier patient… Les réflexions du ministre Vandenbroucke
©Jerry De Brie
Dans une entrevue exclusive publiée début octobre dans Le Spécialiste N° 195, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a abordé quelques problèmes actuels des hôpitaux.
Voici une sélection de quelques questions telles que la stratégie de la réforme en cours, les suppléments, le financement des hôpitaux et la digitalisation du dossier patient…
«J’ai choisi de revoir l’ensemble du budget et ensuite d’introduire la réforme progressivement. J’ai tenu à identifier les sous-domaines comme la biologie clinique, l’imagerie médicale et les médicaments qui ont des caractéristiques spécifiques. Je ne veux pas perdre de temps à ce niveau. Par ailleurs, pour ce qui est des principaux goulots d’étranglement dans le financement des hôpitaux, je ne veux pas recourir à la méthode «du salami». Le débat ne doit pas porter uniquement sur la question des finances, mais bien sur un objectif commun: le bien-être des patients.»
«Je pense que ces suppléments devraient être réduits. Les spécialistes ne devraient pas être autorisés à facturer des suppléments aux 20% de patients qui bénéficient du statut Omnio. Chaque hôpital devrait permettre à un tel patient qui subit un examen avec une imagerie médicale lourde de ne pas devoir payer de supplément. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas dans au moins 20 hôpitaux flamands. C’est inacceptable.»
«Je vais aider les hôpitaux… Mais le secteur médical doit prendre conscience que nous devons faire des efforts supplémentaires pour que les soins restent accessibles à tous.»
«Nous devons faire une distinction entre la manière de fonctionner d’un spécialiste en dehors et dans un hôpital. (…) Les médecins qui soignent au sein de l’hôpital devraient avoir suffisamment d’incitations positives pour continuer à y travailler. Il est essentiel que la question des suppléments ne soit pas abordée uniquement dans les hôpitaux. Nous devons également le faire à l’extérieur pour éviter de pénaliser les hôpitaux par rapport aux spécialistes extrahospitaliers.» (…)
Des rumeurs parlent de créer un «pot supplémentaire» avec les excédents actuels des compagnies d’assurance qui doivent rembourser moins de suppléments. Cette somme reviendrait au budget?
«Rien n’a encore été décidé à ce sujet, mais l’accord de coalition stipule que nous devons réduire les suppléments. Si cela se produit alors que les assureurs continuent à percevoir les mêmes primes, cela signifierait qu’ils percevraient un profit supplémentaire. Il s’agit donc peut-être d’une source de financement que nous ferions mieux d’utiliser directement pour les hôpitaux.»
Les médecins craignent d’être mis sur la touche dans le cadre de Recip-e. Qu’en pensez-vous?
«Cette hypothèse est absolument fausse (…) Légalement, il doit bien y avoir un contrôleur: le gouvernement via le SPF Santé publique, l’Inami, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). Nous ne mettons certainement pas de côté les parties prenantes comme les médecins. Ce qui est essentiel, c’est que nous suivions le RGPD et que les parties prenantes puissent mettre en œuvre leurs politiques.»
Au niveau du dossier du patient qui est en train d’être développé dans chaque hôpital ou réseau, pensez-vous qu’il soit logique que nous puissions passer à une quinzaine de systèmes différents au niveau fédéral?
«Le BIHR (Belgian Integrated Health Record) ne doit pas devenir un monstre de données. La décentralisation est possible. Mais les différents logiciels devraient pouvoir se parler entre eux (…), ce qui représente aussi un énorme gain d’efficacité et une amélioration de la qualité des soins.»
«(…) Lorsqu’un patient entre à l’hôpital, le prestataire de soins n’est pas censé repartir de zéro à son arrivée. Ses antécédents médicaux doivent être connus. (…) L’essentiel est là: améliorer la qualité des soins et les conditions de travail.»
«Enfin, la feuille de route tant attendue contre la surcharge administrative arrive. Cependant, elle n’a pas encore été finalisée. Les premières mesures devraient être visibles d’ici la fin de l’année.»
> Vous pouvez retrouver l’interview complète dans Le Spécialiste N° 195
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.