2021, une année prometteuse pour la télémédecine

February 19, 2021 time to read 4 min read
doctor on laptop

Crise du coronavirus aidant, la télémédecine et les téléconsultations ont connu au cours des derniers mois un sérieux coup d’accélérateur. Le tout est à présent de consolider quelques initiatives prometteuses sur le plan tant qualitatif que financier, comme le recommande notamment le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). Où en sommes-nous dans notre pays?

Sous l’effet de la pandémie, les consultations à distance par (vidéo)téléphonie ont soudain été largement autorisées et remboursées, et ce non seulement en Belgique mais un peu partout dans le monde. Le nouvel accord conclu pour 2021 entre médecins et mutuelles comporte quelques passages qui touchent à l’exploration et à la promotion des possibilités de la télémédecine.

Mi-2020, un groupe de travail soins numériques a également été institué dans le giron du Comité de l’Assurance de l’Inami. Il a notamment réalisé une enquête sur l’expérience des différents groupes-cibles, relayée dans le rapport 328B du KCE. Le Centre d’Expertise recommande également de profiter de la dynamique actuelle pour poursuivre l’introduction de ces soins “numériques”, qui peuvent offrir un complément utile à la consultation en face-à-face – mais sans pour autant s’y substituer, et toujours moyennant le consentement éclairé du patient

Les conséquences concrètes ne se sont pas fait attendre: un cadre légal pour ces prestations de télémédecine devrait voir le jour dès le premier semestre de cette année et, en attendant, les honoraires introduits à titre temporaire restent d’application.

Télédermatologie et télé-ophtalmologie
Un projet-pilote de l’Inami en télédermatologie est en cours depuis un moment déjà, et il a clairement le vent en poupe. Il serait sans doute plus juste de parler ici de télé-expertise, puisqu’il est question d’un système qui permet à plusieurs prestataires de se concerter à distance autour du cas d’un patient spécifique sans que ce dernier ne doive nécessairement être présent. Une nouvelle approche est actuellement à l’étude, où trois parties (patient, généraliste et spécialiste) pourront échanger des informations médicales et des photos par le biais de canaux de communication sécurisés en vue du diagnostic, du traitement ou de la prévention des maladies de la peau. Les premières de ces télé-expertises s’étaleront sur une durée d’un an maximum; l’objectif est d’en réaliser 2.000.

Un projet similaire a également été lancé entre-temps dans le domaine de l’ophtalmologie, là aussi dans le but de développer le recours à la télé-expertise entre médecins.

Suivi des patients Covid
Le suivi à domicile des patients Covid est une autre application du principe du télémonitoring. L’hôpital universitaire d’Anvers (UZ Antwerpen) a ainsi lancé le mois dernier son initiative “Telecovid“, un projet de suivi à distance organisé en collaboration avec la première ligne. À ce stade, il inclut déjà plus de 320 patients qui, comme l’a expliqué à NumeriKare le directeur médical de l’UZ Antwerpen Guy Hans, relèvent de deux catégories: d’une part, un groupe de personnes qui n’ont pas (encore) été admises à l’hôpital, de l’autre, un groupe de sujets hospitalisés à qui le télémonitoring permet de rentrer plus rapidement chez eux pour y être suivis par les médecins hospitaliers et généralistes.

L’AZ Maria Middelares à Gand suit également des patients Covid à domicile par télémonitoring. Celui-ci se base sur la plateforme Well@Home de BeWell Innovations, classée au niveau M2 dans la pyramide de validation de mHealth Belgium. Le lien avec l’hôpital est entretenu à distance, mais l’équipe d’urgence médicale de l’AZ Maria Middelares est toujours prête à intervenir. Les généralistes participants reçoivent également un aperçu quotidien qui leur permet d’assurer à leurs patients un suivi proactif.

Suivant l’état du malade, le télémonitoring peut aussi être mis en place en concertation avec les infirmiers à domicile de la Croix Jaune et Blanche et le médecin (de famille).

Citons aussi l’application SafeLink, développée en 2020 entre autres par les Réseaux Santé Wallon (RSW) et Bruxellois (RSB) et qui a attiré quelque 1.800 médecins généralistes.

Covid, mais aussi d’autres pathologies
Enfin, il y a CovidCare@Home, un projet de suivi des patients Covid à domicile mis en place en Flandre par le Dr Pieter Vandervoort (ZOL) dans des hôpitaux du Limbourg. Il a été lancé dans le but de soulager les structures de santé au cours de la seconde vague de la pandémie et de pouvoir réserver les lits d’hôpital aux patients les plus gravement atteints. Grâce au succès de l’application utilisée et développée par Byteflies, une firme spécialisée dans les dispositifs portables pour le monitoring des patients, l’Inami s’apprête à présent à investiguer, dans un projet-pilote à grande échelle, dans quelle mesure ce suivi à distance pourrait également présenter un intérêt pour d’autres types de patients dans le futur.

Ceci est une communication des laboratoires MSD.
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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