Le pharmacien hospitalier au cœur de la vaccination Covid (Dominique Wouters)

February 19, 2021 time to read 4 min read
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Les pharmacies hospitalières ont joué un rôle central depuis le début de la vaccination Covid grâce à leur personnel très qualifié et aux équipements disponibles dans les hôpitaux tels que les congélateurs ULT, qui permettent de descendre à une température de -75°C. Elles ont rapidement pu être le cœur des   hubs   qui ont permis une vaccination efficace des maisons de repos dans un premier temps et du personnel hospitalier ensuite.

“Fin 2020, nous avons très vite été contactés par la Task Force pour organiser la délivrance des vaccins au vu des modes de conservation compliqués, notamment pour les vaccins BioNTech-Pfizer et Moderna, pour maîtriser la chaîne du froid. Un groupe de travail de l’Association belge des pharmaciens hospitaliers a collaboré à la mise en place d’un plan efficace décrivant toutes les étapes de la livraison jusqu’àl’administration”, explique Dominique Wouters, la présidente de l’Association belge des pharmaciens hospitaliers (ABPH-BVZA). “La délivrance aux maisons de repos et de soins a représenté un défi. Nous avons évidemment dû tenir compte de la complexité institutionnelle de la Belgique afin de procéder aux mêmes démarches dans chaque Région. Nous avons ensuite fait des tests dans les hôpitaux hubs pour être certain que toutes les procédures écrites étaient applicables pour l’approvisionnement des maisons de repos à température de frigos.

Adapté à chaque vaccin
L’AFMPS, début décembre, a travaillé en concertation avec les pharmaciens hospitaliers, en s’appuyant sur les informations du fabricant. Les pharmaciens ont aussi été vigilants au nombre de doses dans les flacons de vaccins: “Oui, nous avons pu prendre 6 doses dans le flacon à l’aide de seringues munies d’un espace mort réduit.

Rapidement, un autre vaccin s’est intégré au schéma: “Nous avons ensuite géré la vaccination du vaccin Moderna, qui nécessite une conservation dans un congélateur à -20. Pour ce vaccin-là, il était important de l’administrer au plus près de la décongélation, ce qui nous a amenés à rédiger de nouvelles procédures.

Sur le terrain, l’inspection de la pharmacie veille au bon déroulement du processus complet, et ce jusque dans les maisons de repos. “Cela a eu des effets positifs dans les maisons de repos notamment, puisque cela a permis une meilleure conservation de l’ensemble des médicaments en réexaminant les processus en vigueur dans chaque lieu.

Préparer et délivrer
L’importance du pharmacien hospitalier dans la chaîne des soins de santé sort renforcée par cette crise. “En effet, son rôle tant dans la préparation du médicament qu’au niveau de sa délivrance a été reconnu.” Et cet impact n’est pas terminé, loin de là: “Même dans les centres de vaccination, il faudra un pharmacien, pas nécessairement, hospitalier. Les entités fédérées devront choisir un pharmacien avec qui ils vont travailler. En effet, seul un pharmacien peut réceptionner un médicament ou un vaccin pour en assurer la délivrance.”

Les entités fédérées gèrent les volumes
La vaccination du personnel de soins des hôpitaux est actuellement en cours. “Si l’on fait abstraction des problèmes d’approvisionnement dus aux firmes, tout se passe bien.

Qui détermine le nombre de doses acheminées dans les institutions? “Pour les maisons de repos, par exemple, à Bruxelles, c’est la Cocom qui gère les stocks. Elle nous donne des tableaux avec les institutions concernées et le nombre de doses nécessaires à la vaccination des résidents et du personnel. Tous les transports sont assurés par une firme spécialisée unique (Medista). Ce sont donc les entités fédérées qui gèrent les volumes de vaccins.

À présent, le vaccin AstraZenaca vient s’ajouter à la liste des vaccins approuvés par l’EMA: “Nous avons reçu des instructions pour la vaccination du personnel de moins de 55 ans, ce qui demande une réorganisation des plannings de vaccination dans les hôpitaux.” Cela va amener les hôpitaux à avoir deux vaccins différents dans leur institution. “Logistiquement, nous devons tous être très attentifs à cette nouvelle organisation en séparant bien les deux vaccinations. Par exemple, en organisation des journée de vaccination par vaccin ou en organisant des lieux d’accueil différents.

Un impact positif pour le métier
Cette crise a un autre impact positif pour la profession: “Elle a mis en lumière l’importance du pharmacien hospitalier. Elle pourrait susciter des vocations pour cette profession, qui est souvent cachée dans les caves des hôpitaux.” Pour rappel, le pays compte 1.000 pharmaciens hospitaliers sur l’ensemble du pays, dont 60% de néerlandophones et 40% de francophones.

Les pharmacies hospitalières devraient aussi recevoir une aide du gouvernement fédéral. Le ministre Vandenbroucke a en effet promis un financement adapté pour le travail et la logistique spécifique de cette vaccination…

Ceci est une communication des laboratoires MSD.
Ce numéro a été réalisé grâce au support de MSD. Son contenu reflète l’opinion des auteurs mais pas nécessairement celle de MSD.

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